II. <<Il se dévêtit, descendit quelques rochers et entra dans la mer. Elle était chaude comme un corps, fuyait le long de son bras, et se collait à ses jambes d'une étreinte insaisissable et toujours présente. Lui, nageait régulièrement et sentait les muscles de son dos rythmer son mouvement. À chaque fois qu'il levait un bras, il lançait sur la mer immense des gouttes d'argent en volées, figurant, devant le ciel muet et vivant, les semailles splendides d'une moisson de bonheur. Puis le bras replongeait et, comme un soc vigoureux, labourait, fendant les eaux en deux pour y prendre un nouvel appui et une espérance plus jeune. Derrière lui, au battement de ses pieds naissait un bouillonnement d'écume, en même temps qu'un bruit d'eau clapotante, étrangement clair dans la solitude et le silence de la nuit. À sentir sa cadence et sa vigueur, une exaltation le prenait, il avançait plus vite et bientôt il se trouva loin des côtes, seul au cœur de la nuit et du monde Il songea soudain à la profondeur qui s'étendait sous ses pieds et arrêta son mouvement. Tout ce qu'il y avait sous lui l'attirait comme le visage d'un monde inconnu, le prolongement de cette nuit qui le rendait à lui-même, le cœur d'eau et de sel d'une vie encore inexplorée. Une tentation lui vint qu'il repoussa aussitôt dans une grande joie du corps. Il nagea plus fort et plus avant. Merveilleusement las, il retourna vers la rive. À ce moment il entra soudain dans un courant glacé et fut obligé de s'arrêter, claquant des dents et les gestes désaccordés. Cette surprise de la mer le laissait émerveillé; cette glace pénétrait ses membres et le brûlait comme l'amour d'un dieu d'une exaltation lucide et passionnée qui la laissait sans force. Il revint plus péniblement et sur le rivage, face au ciel et à la mer, il s'habilla en claquant des dents et en riant de bonheur.>>
II bis << Si
svestì, scese qualche scoglio ed entrò nel mare. Il mare era caldo
come un corpo, fuggiva lungo le sue braccia, e si bloccava sulle
gambe in una maniera elusiva e sempre presente.
Nuotava
regolarmente e sentiva i muscoli della schiena dettare un movimento
ritmico. Ogni volta che alzava un braccio, gettava sul mare immenso
delle gocce d'argento volanti, apparendo, al cospetto del cielo muto
e vivo, come la splendida semina di un raccolto di felicità. Dietro
lui, lo sbattere dei suoi piedi provocava un ribollio di schiuma,
contemporaneamente al rumore d'acqua schizzata, stranamente chiara
nella solitudine e nel silenzio della notte.
Nel
sentire la cadenza e il suo vigore, un esaltazione lo colse, egli
avanzava più veloce e presto si ritrovò lontano dalla costa, solo
nel cuore della notte e del mondo, a un tratto pensò alla profondità
che si estendeva sotto i suoi piedi e fermò il suo movimento. Tutto
quello che c'era sotto lo attirava come il viso di un uomo
sconosciuto, il prolungamento di questa notta gli rendeva, il cuore
fatto d'acqua e gli presentava il sale di una vita ancora
inesplorata. Una sensazione avvenne, ed egli la respinse
immediatamentem con grande gioia del corpo. Nuotava più forte,
procedendo avanti. Meravigliosamente stanco, iniziò a tornare verso
riva.
In
quel momento, entrò improvvisamente in una corrente ghiacciata, e fu
obbligato a fermarsi, coi denti che battevano e il corpo in preda
alle fitte. Questa sopresa del mare lo lasciò meravigliato; questo
ghiaccio penetrato nelle sue membra, lo bruciava come l'amore di un
dio di una esaltazione lucida e appassionata che lo lasciava senza
forza. Ritornò dolorosamente e, sulla riva, guardando il cielo e il
mare si rivestì con i denti battenti ma ridendo di felicità.>>